
© Benoit Beghyn.
J’ai rencontré Marine lors de ma première formation à la bibliothérapie à Nantes. J’ai beaucoup aimé sa gestion de la formation. Elle m’a permis de concevoir mon tout premier atelier et il était donc normal que je souhaite vous la présenter dès les débuts de « Douceur de livre » qui lui doit évidemment beaucoup. Voici les réponses aux questions que je lui ai posées en exclusivité pour vous !
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Marine Nina Denis. Je suis professionnelle du livre, autrice, bibliothérapeute, thanadoula et formatrice. En deux mots, j’utilise le livre et les mots pour accompagner les personnes dans les grands passages de leur vie, en particulier durant la fin de vie et en période de deuil. J’habite à Nantes, mais mon travail m'emmène régulièrement un peu partout en France pour des formations, conférences ou ateliers.
Peux-tu nous donner une définition de la bibliothérapie ?
Pour moi, la bibliothérapie est l’art d’utiliser le livre et la lecture comme ressources thérapeutiques. Elle permet d’aller à la rencontre de soi-même, de mieux comprendre ses émotions, d’ouvrir des horizons et parfois de trouver un apaisement. C’est une pratique douce, mais puissante, qui relie le plaisir de lire aux bienfaits psychiques et émotionnels que la lecture procure.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de te former puis de former d’autres personnes à la bibliothérapie ?
J’ai commencé ma vie professionnelle en maison d’édition, spécialisée dans les ouvrages sur le neurodéveloppement et le handicap. Au fil du temps, j’ai eu envie de sortir du bureau et d’être au contact direct des personnes. Je me suis alors formée à la sophrologie, à l’accompagnement de la fin de vie et du deuil, et à la bibliothérapie. Cette pratique est rapidement devenue une évidence, parce qu’elle croise mon amour des livres, mes métiers d’autrice et d’éditrice, et ma conviction profonde que la lecture peut transformer nos vies. Au bout d’une dizaine d’années, on m’a sollicitée pour former des bibliothécaires : ça a été une révélation. Aujourd’hui, je parcours la France pour transmettre la bibliothérapie aux professionnels du livre et de l’accompagnement.
Tu organises des « apéros de la mort » à Nantes et tu es « doula fin de vie » Peux-tu nous expliquer en quoi consistent ces événements et quelle est cette autre facette de ta personnalité ?
Les apéros de la mort sont des rencontres conviviales organisées un petit peu partout en France dans des cafés. Ils sont portés par l’association Happy End. Je m’occupe des apéros de Nantes. On y parle de mort, de deuil, de rituels, dans une ambiance bienveillante et détendue. L’idée est de briser les tabous, d’oser mettre des mots, parfois avec légèreté, parfois avec profondeur. En parallèle, je suis doula de fin de vie (appelé aussi thanadoula). Mon rôle est d’accompagner les personnes et leurs proches dans ce moment particulier qu’est la fin de vie et le deuil. Je ne suis pas soignante, mais je suis là pour soutenir, écouter, créer des rituels, apaiser, et offrir une présence humaine dans ces instants.
Quels livres ont eu un rôle particulier dans ta vie ?
J’ai plusieurs « livres-doudous », ceux vers lesquels je reviens toujours.
Si je ne devais en choisir qu’un, ce serait Une chambre à soi de Virginia Woolf. Cet essai souligne l’importance, pour une femme, d’avoir du temps et un espace à elle pour pouvoir écrire. C’est un livre qui me rappelle que la création a besoin de conditions concrètes pour éclore, et qu’il est essentiel de s’autoriser cet espace.
Si je te demandais de me conseiller un livre qui évoque pour toi « la douceur de vivre », lequel me conseillerais-tu et pourquoi ?
L’essai Oser la douceur de Anne-Charlotte Sangam Delourne, dont tu as déjà parlé ici, qui invite à ralentir, à observer, à résister et à mettre de la poésie dans nos vies.
Nous savons à quel point tu aimes la lecture mais quel est ton lien avec l’écriture ?
Les bienfaits de l’écriture sont, pour moi, indissociables de ceux de la lecture. Écrire, c’est à la fois faire de l’introspection, se libérer émotionnellement et s’évader. L’écriture a toujours fait partie de ma vie. Elle a nourri ma pratique personnelle, mais aussi ma pratique professionnelle : d’abord comme éditrice, où j’accompagnais les auteurs dans leurs écrits, puis aujourd’hui comme autrice.
Aujourd’hui, j’écris principalement des essais sur les sujets qui me font vibrer :
- 100 idées pour pratiquer la bibliothérapie (Éditions Tom Pousse),
- Accompagner la fin de vie (Éditions Tom Pousse),
- Apprivoiser le deuil (Éditions Secret d’étoiles),
- et un nouveau projet qui sortira le 15 octobre prochain et qui me tient particulièrement à cœur : À la vie, à la mort. Pourquoi ça fait du bien d’en parler ? (Éditions Casterman), un album documentaire à destination des enfants dès 10 ans pour répondre à toutes les questions qu’ils se posent sur la mort.
As-tu déjà participé à des ateliers d’écriture créative ?
Oui, mais il y a bien longtemps, et cela me manque énormément.
Les ateliers d’écriture me permettent de me recentrer sur le plaisir pur d’écrire, sans penser à l’aspect professionnel. C’est un espace de liberté, presque un refuge, où l’écriture redevient un jeu. Cela m’apaise et recharge mes batteries créatives.
Si je te demandais de choisir un mot pour conclure cette entrevue, lequel choisirais-tu ?
« confetti ». Un mot qui signifie pour moi à la fois : la liberté, la créativité et la joie.
Si vous voulez en savoir davantage sur Marine Nina Denis et sur ses livres, je vous transmets deux liens :
1) un lien vers son site http://marineninadenis.fr/
2) un lien vers son compte instagram https://www.instagram.com/marine.nina.denis/
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